La Carte Postale du Mois
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- Publié le mercredi 24 avril 2019 00:00
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L’image du mois : DAME-MARIE (Indre-et-Loire) -
Poste – Mairie – Ecole – Route de Châteaurenault (Photo H. Chandaunay)
Vers 1917, le stock des cartes de Raymond Delille commence à s’épuiser. L’imprimeur de Château-Renault fait une série de prises de vue qui donneront lieu à plusieurs collections. Mais Chandaunay n’innove pas et on y retrouve les mêmes lieux qui avaient inspiré Delille une dizaine d’années auparavant. Dame-Marie manque décidément de nouveautés…
La photo donne un bon aperçu de ce qu’on a pu appeler la « banlieue nord » du village qui s’est développée au XIXe siècle. À partir de la première à gauche construite par un maire de la commune vers 1820 (Jacques Roy) et qui a abrité jusque vers 1910 un atelier de bourrelier, toutes les maisons sont postérieures à 1840 et installées sur des parcelles de terre vendues au fur et à mesure par le châtelain de la Guérinière.
Se succèdent donc la maison Roy de 1850 qui deviendra mairie et bureau de poste en 1912, la cour des garçons, le bâtiment de l’école (ancienne mairie et logement de l’instituteur, 1842), la cour des filles, l’asile de nuit pour les vagabonds et l’abri pour la pompe à incendie (1893), puis 2 maisons jumelles en tuffeau construites respectivement en 1867 et 1855 et enfin, perpendiculaire à la route, la maison des Chauveau (1864). C’est à propos de cette dernière que la petite fille, Denise (une « parisienne » expéditrice de la carte postale), a pu indiquer « chez mes grands-parents ». Au loin, toujours du même côté, la dernière maison (« Mon Idée ») est de 1903.
À la fenêtre du bureau de poste, une femme en longue robe noire discute avec le postier. Il s'agit de Joséphine Lorillaux, la femme du bourrelier Léon Néron qui est aussi la porteuse des télégrammes. On distingue bien sur la poste inaugurée en 1910 la potence du téléphone (14 isolateurs - 10 abonnés) et aussi un poteau d’éclairage très rudimentaire au carrefour. Au pied, le panneau indicateur des 2 routes de Château-Renault et de Santenay. Le réverbère installé sur la maison d'école date de 1897. Mais depuis 1914, en raison de la pénurie de pétrole, on n'allume plus les réverbères. L'éclairage public ne reprendra qu'en 1924. Quant aux trottoirs, on voit bien qu’ils ne sont pas encore terminés…